Chronique d’une rencontre avec des représentants de Madame Carole Delga lors de l’AG du Conseil Régional Occitanie…


Jeudi 14 novembre 2019 se tenait l’assemblée générale du Conseil régional d’Occitanie au Parc des expos de Montpellier
la presse locale avait annoncé une “manifestation” pour notre venue, les vigiles étaient prêts, l’accès à cette assemblée nous a été refusé au motif qu’il faudrait se préinscrire… que si un groupe d’extrême droite voulait venir faire le bazar, ils étaient bien obligés de faire sur préinscription nous a expliqué une élue EELV…! et que cerise sur le gâteau, à l’argument qu’un conseil municipal était public sans pré inscription, ici c’était “un peu comme à l’Elysée”…Petite idée de ce que pensent certains élu-e-s de leur fonction ! Il fallait être motivé pour venir, 2h d’attente sous un froid glacial (on nous a refusé de nous mettre à l’abri dans un recoin à côté de la machine à café à l’extérieur…).

Suite à nos différentes actions depuis plusieurs mois, localement nous avons obtenu le soutien d’élu-e-s Conseillers Régionaux de la France Insoumise (et de quelques timides élus EELV) : il s’agissait donc de voter à l’occasion du Rapport d’Orientation Budgétaire un amendement déposé par ces élus FI pour un moratoire immédiat demandant l’arrêt des travaux d’extension du port de Port-La-Nouvelle. L’ensemble des élu-e-s régionaux étaient invité-e-s à le voter pour “stopper ce projet anti-écologique, disproportionné et inadapté. Cet arrêt du projet d’extension actuel permettra de remettre à plat la réflexion sur le modèle économique du Port au regard notamment des enjeux écologiques et climatiques”.

3 personnes de notre groupe ont donc été reçues par une délégation de 3 proches collaborateurs de Mme Carole Delga (3 collaborateurs versus 3 citoyens nous ont ils demandé…c’est mieux pour ne pas se sentir débordés). Côté région, nous avions Marie Katcherian (directrice de la mer), Pierre Fournel (directeur de cabinet), Jean-Romain Brunel (conseiller technique de Carole Delga)

Le dialogue s’engage par un historique de l’affaire par Albert qui dit notre ressenti sur l’absence de concertation depuis le débat public et le passage en force de la région tout au long du processus, y compris sur le résultat de l’enquête publique. Nos interlocuteurs prétendent au contraire que la procédure est exemplaire… Ils embrayent sur ce qu’ils ont lu dans la presse, à savoir que nous sommes contre tout et tout. De plus ils ont du mal à avaler l’article du Nouvel Obs’. Nous nous sommes employés à démontrer (forts arguments de Laurence) que nous n’étions pas contre tout et tout, que notre critique portait essentiellement sur la construction des digues qui n’ont pas de raison d’être, dans cette configuration, les projections économique étant complètement farfelues. Le débat porte alors sur le modèle économique, les alternatives possibles. Celles qui nous avançons sont déjà explorées, sans plus de résultat, disent-ils. Albert revient sur les dégâts environnementaux des digues qui ne sont pas admissibles pour nous et notamment les risques d’eutrophisation de l’étang. Mme Katcherian ne l’entend (véhémentement) pas de cette oreille prétendant que tout a été étudié correctement ce que conteste Albert, preuves à l’appui mais non disponibles sur place. Laurence enfonce le clou sur la digue nord qui n’a d’autre justification que de décharger les pétroliers dans le port alors que ce trafic est en déclin. Nos interlocuteurs argumentent sur le besoin de la digue nord pour abriter les éoliennes en construction, étant entendu que les informations gouvernementales penchent pour des appels d’offre en 2022 pour la phase commerciale. La construction serait alors à l’horizon 2028, voire 2030. Albert remarque qu’il n’y a pas de houle de secteur nord, donc cet argument ne tient pas. Ils nous informent d’une étude en cours qui porte sur des adaptations éventuelles afin de permettre au port de répondre aux besoins d’une fabrication en série des éoliennes flottantes (technologie encore à valider avec la phase expérimentale) et permettre le stockage de plusieurs éoliennes sur flotteurs avant remorquage jusqu’au site d’exploitation. Cette activité devant cohabiter avec le trafic des pétroliers et gros céréaliers (qu’ils comptent piquer à la Rochelle). Ils s’engagent à nous informer du résultat de l’étude. Remarque, cette seule information suffit à justifier le moratoire !

Concernant les aménagements, Laurence insiste sur notre demande d’avoir plusieurs scénarios tant au point de vue des stratégies, du design que des techniques mises en oeuvre. Refus de principe !
Le tourisme : Albert dit que les travaux du port vont faire fuir les touristes en général et les wind surfers de la plage de la Vielle Nouvelle. La réponse est que cette activité reste un sport pratiqué par une classe sociale aisée, donc ils peuvent aller ailleurs… L’exemple de Sète est cité : depuis le réaménagement du port, les touristes affluent !
Pour terminer sur du positif Laurence conclut sur le fait que nous avons un élan commun pour l’aménagement et la dynamique du port mais que nous divergeons sur les stratégies et les moyens mis en oeuvre.

A la fin, nous échangeons les numéros de téléphone. Ils nous disent vouloir rester à notre écoute et se disent demandeurs sur les alternatives….